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Cette pièce de théâtre qui a posée les mots justes sur ma maladie

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Par : Vik

Il y a presque 2 ans

Cheminer dans la vie avec une maladie chronique ou un cancer

Cela fait plus deux ans que l’on m’a diagnostiqué une tumeur neuro-endocrine bronchique et que l’on m’a retiré le poumon droit. Deux ans, c’est à la fois peu et beaucoup de temps, et cette expérience du cancer continue d’alimenter mes réflexions et d’influer profondément sur ma vie au quotidien

En ce moment, je me questionne beaucoup sur mon rapport au corps, à la transformation que le cancer a induit sur ma propre identité et j’entreprends de poser des mots et des images dessus. Aussi, lorsque, grâce à la webradio Patients Ensemble, j’ai écouté l’interview de Marie Astier dans laquelle elle parlait de la pièce de théâtre qu’elle a adaptée du roman de Claire Marin, Hors de moi, j’ai tout de suite eu envie d’assister à la représentation. Ayant lu le roman, j’étais curieuse de voir quelle interprétation Marie avait pu faire du texte original, lequel dépeint la réalité sans détours d’une patiente atteinte d’une maladie chronique.

Elle-même atteinte d’une maladie génétique diagnostiquée à l’âge de 18 mois, Marie Astier a co-crée plusieurs pièces de théâtre prenant pour thème central la maladie : Hosto, VI(E)H et aujourd’hui Hors de moi. Avec sa compagnie En carton, elle ambitionne par l’action artistique de donner de la visibilité à ce qui n’en a pas ou peu, en montrant autrement ce que l’on a habitude de voir et en déployant pour ce faire ses œuvres théâtrales dans des structures qui s’y prêtent prétendument moins, comme des hôpitaux ou des universités.

Hors de moi, un seul en scène sans concessions

Dans Hors de moi, c’est Marie qui tient le rôle-titre, l’unique protagoniste de la pièce. Le décor est frugal : un banc, un pied de perfusion, et quelques vêtements, le sol encadré d’un carré de scotch blanc. À elle seule la mise en scène évoque le dépouillement, l’isolement dans lequel la maladie peut nous plonger. La comédienne l’annonce avec sarcasme dès les premières minutes de la pièce, elle est atteinte d’une maladie chronique, sa compagne fidèle avec laquelle elle doit désormais partager sa vie. Mais comment vivre quand son corps nous a trahis? Pourquoi maintenant, quelle en est la cause ? Comment accepter que l’on ne guérira jamais ? Quel sens donner à cette expérience ? 

Crûment, Marie nous décrit les douleurs qui paralysent, les émotions qui la traversent comme des montagnes russes, la froideur du corps médical, l’incompréhension des proches (qui interviennent toujours à distance, sous la forme d’enregistrements audio dans la mise en scène), le décalage avec sa vie d’avant, la difficulté de la vie d’après. L’interprétation du texte qu’en fait la comédienne implique son corps personnellement, dans toute sa vulnérabilité, ses contours, mais aussi ses limites ; tantôt elle s’écroule en hurlant sur le sol, tantôt elle ondule de façon presque indécente sur le banc, tantôt elle rigole et grimace comme si elle était possédée par un esprit démoniaque, tantôt elle trace sur son corps nu les pourtours de sa vie en pointillés. 

Sans pathos, avec justesse et immédiateté, elle nous raconte de manière saisissante le parcours de vie d’une femme devenue patiente, et d’une patiente qui tente de rester femme, qui essaye de conserver son humanité, sa féminité et de reprendre le cours de sa vie malgré sa condition de malade, avec tous les paradoxes, les rebondissements, les doutes et l’espoir que cela comporte.

Je me suis beaucoup reconnue dans cette ambivalence. En effet, mon expérience de la maladie définit en partie mon identité, mais je refuse de me réduire à celle-ci. À l’instar du personnage de la pièce qui s’extrait de la maladie le temps d’une soirée en boîte de nuit, j’aimerais parfois oublier que j’ai eu un cancer et que je vis désormais avec un seul poumon, même si mon corps ne cesse de me le rappeler, et tout en attendant de mon entourage, de la société, qu’elle reconnaisse l’épreuve que j’ai traversée et mon statut désormais de patiente. À côté de cela, la maladie m’a apportée plus qu’elle ne m’a enlevée, et je continue d’en mesurer le pouvoir transformateur à de nombreux niveaux aujourd’hui.

Cette pièce m’a ainsi permis de poser des mots plus justes sur des ressentis et des pensées que j’ai pu éprouver et que j’éprouve encore au sujet de la maladie, en me permettant d’adopter une posture réflexive et plus distancée sur cette dernière.

Les 3 bonnes raisons d’aller voir « Hors de moi » si elle se joue au Québec

Toi aussi, tu es atteint d’une maladie chronique ou d’un cancer? Je te conseille vivement cette pièce de théâtre :

  • si tu te questionnes sur la maladie et les impacts physiques et psychologiques qu’elle peut avoir sur toi,
  • si tu n’as pas peur de te confronter ou de confronter tes proches à la réalité parfois brutale de la maladie, sans misérabilisme pour autant et avec lucidité, optimisme et humour,
  • si tu aimes le théâtre contemporain et les mises en scène sobres qui laissent libre cours à l’imagination du spectateur.

Prends soin de toi et je te dis au mois prochain pour une nouvelle ressource!

@camilleesayan

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