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La charge mentale de l’aidant

CONSEIL
Vik Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)

Par : Vik

Il y a 3 mois

Une femme qui s’occupe de sa mère vieillissante atteinte d’un cancer, une autre qui prend soin de son mari atteint d’Alzheimer, une jeune fille qui aide sa mère atteinte de polyarthrite, un jeune homme qui soutient son père, handicapé à la suite d’un accident…Autant de situations derrière une même réalité, celle d’aidanteou d’aidant.Il n’existe pas de chiffresprécis, maisla Fondation April estime dans son baromètre en 2017 à 11 millions le nombre « d’aidantsfamiliaux(...)accompagnant au quotidien un proche en situation de dépendance, en raison de son âge, d’une maladie ou d’un handicap.» Soit un Français sur 6.La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère des solidarités et de la santé(DREES)estime de son côté qu’un actif sur 4 sera aidant en 2030,compte tenudu vieillissement de la population française.

Aider un proche est une tâche épuisante, que l’on apporte une aide à la vie quotidienne, ou bien une aide financière et matérielle ou un soutien moral.Depuis 2015, la fonction d’aidant est reconnue par la loi pour celles et ceux qui doivent faire face à la perte d’autonomie liée à l’âge, à une maladie ou à un handicap d’un membre de leur famille ou de leur conjoint.

Quelques chiffres

Un quart desaidantsdéclarent ressentir une fatigue physique et morale et 29 % se sentir anxieux et stressés, selon le rapport d’observation et d’analyse de la Fédération Française desAidantsde 2016, intitulé « Les prochesaidants:une questionsociétale / Accompagnerpour préserver sa santé ».59% d’entre eux confessent par ailleurs se sentir seuls depuis qu’ils sontaidants.

44%éprouvent des difficultés pour concilier leur rôle d’aidant avec leur vie professionnelle,31%délaissent leur propre santé et32%souffrent d’une fatigue physique chronique, selon le baromètreOCIRP2016, « L’âge de l’autonomie ».

Reconnaître la charge mentale

La charge qui pèse sur leurs épaules peut être définie selon deux dimensions :une dimension objective et une dimension subjective, selon une étude de laDREESpubliée en 2012.

La charge objective correspond à l’ensemble des tâches effectuées par l’aidant :elle est liée à la nature de l’aide et au volume horaire de l’aide.La charge subjective se concentre quant à elle sur le ressenti de l’aidant :elle comprend les conséquences perçues de l’aide sur les activités et la vie de l’aidant(loisirs, vie familiale...), sur sa qualité de vie et sa santé, ainsi que sur ses relations avec l’aidé.La vie professionnelle desaidantsdoit s’adapter aux exigences de l’activité d’aide et la vie sociale en pâtit également.Réussir à concilier l’activité d’aide et la vie familiale, professionnelle et sociale desaidantsest essentiel.

L’échelle deZarit(ou évaluation du fardeau)permet d’évaluer la charge émotionnelle, physique et financière ressentie par le proche aidant, de légère à sévère.Chaque question du test aborde un aspect de la relation d’un aidant vis-à-vis de son proche aidé.

40 % desaidantsressentant une charge lourde se sentent dépressifs, soit huit fois plus que parmi lesaidantsne ressentant aucune charge, révèle laDREESdans son étude.

Reconnaître les signaux de la dépression de l’aidant

La proximité, voire la promiscuité de fait avec une personne vulnérable et/ou en déclin, contribue fortement au risque dépressif chez l’aidant.De nombreux signaux peuvent alerter :une fatigue ou un épuisement généralisé, des changements d’habitudes alimentaires(perte d’appétit ou prise de poids, consommation excessive d’alcool…), des insomnies, des sentiments de tristesse, pensées noires, des problèmes physiques(mal de dos, maux de têtes, troubles digestifs…).

Prendre soin de l’aidant

Après cette première étape d’auto reconnaissance de son état de proche aidant et d’évaluation de sa propre charge, l’aidant doit pouvoir s’autoriser à demander de l’aide et à partager les tâches, en déléguer certaines et passer le relais, et prioriser.

Plusieurs dispositifs d’aide et de soutien existent pour permettre auxaidantsde souffler :l’accueil de jour ou de nuit, l’hébergement temporaire, lebaluchonnage(unbaluchonneurremplace de jour et de nuit l’aidant durant son absence au domicile), lesséjours vacances…

Il est également essentiel que l’aidant puisse bénéficier de solutions de soutien et d’écoute afin de prévenir et d’éviter tout burn-out en allégeant la charge mentale :groupes de paroles et associations d’aidants.

La Compagnie des aidants : https://lacompagniedesaidants.org/

L’association française des aidants : https://www.aidants.fr/

La Fédération Nationale des Aidants et Accueillants Familiaux : https://fnaaf.org/

La pause brindille : https://lapausebrindille.org/

Jeunes aidants : https://jeunes-aidants.com/

Pour plus d'informations pour mieux vivre en tant que patient, télécharge le Vik correspondant à ta maladie :

Si tu vis avec un cancer : 

https://www.landing.wefight.co/vik-cancer 

Si tu vis avec une maladie chronique  : 

https://www.landing.wefight.co/vik-maladie-chronique

Sources
https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications/etudes-et-resultats/aider-un-proche-age-domicile-la-charge-ressentie

https://www.aidants.fr/wp-content/uploads/2016/07/la_sante_des_aidants_-_rapport_final_2016_-_ass._fr._aidants.web_.pdf

https://www.vie-publique.fr/en-bref/276727-perte-dautonomie-des-aidants-en-difficulte

https://www.credoc.fr/publications/aider-un-proche-une-situation-a-risques

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