Cette pièce de théâtre qui m’a appris que l’on pouvait rire de tout, y compris de la maladie !

Par : Vik
Il y a plus d’un an
Une approche décalée et décomplexée de la maladie qui m'a fait réfléchir sur ma propre appréhension du cancer, dont j’ai envie de te parler aujourd’hui.
Mieux vaut en rire qu’en pleurer
Se décrivant comme une résiliente multirécidiviste, Caroline Le Flour, 42 ans, a fait de l’humour son allié pour sublimer les épreuves auxquelles elle a été confrontée : un burn-out à 28 ans, un cancer (un lymphome) à 32, une FIV à 35 et une infertilité déclarée à 36, là encore, il y aurait de quoi en pleurer, mais Caroline a pris le parti d’en rire, et par là même de nous faire mourir… de rire !
Au travers de son one woman chauve, comme elle l’appelle, elle nous dépeint sans détours et avec un humour décapant comment elle a vécu le lymphome qui a bien failli lui ôter la vie dix ans plus tôt.
Sous la forme de petits sketchs aux punchlines bien envoyées, lesquels ont commencé à être écrits pendant son traitement de “chimio t’es happy” et donc inspirés de faits réels, elle tord le cou à la morosité et à la pesanteur induites par l’annonce et les traitements d’un cancer.
Se moquant des chevelures des princesses Disney alors qu’elle a dû se raser la tête, rebaptisant son pied de perfusion “R2D2” et ironisant (entre autres) sur toutes les remarques maladroites ou carrément déplacées qu’elle a pu entendre de la part de son entourage ou des médecins qu’elle a côtoyé, elle parvient à nous faire oublier qu’elle nous parle de cancer pendant une heure et réussit même à nous le faire entrevoir comme un divertissement comme un autre ! Le sketch où elle se questionne sur les origines de son cancer et où elle dialogue avec Dieu est hilarant !
Le pari est relevé, et l’on rit, parfois jaune, du fait de la véracité et de l’universalité des situations décrites, et souvent à gorge déployée tant l’énergie et les mimiques de Caroline sont communicatives.
Un cancer à 28 ans, c’est une blague ?
Bien que n’ayant pas eu ni le même cancer ni le même traitement que Caroline, je me suis retrouvée dans bon nombre des situations relatées et j’ai été touchée par la complexité de son parcours et l’incroyable force de vie qui émane d’elle.
Soyons honnêtes, lorsque l’on m’a diagnostiquée, alors à peine âgée de 28 ans, ma tumeur neuro-endocrine bronchique, j’étais loin de trouver cela drôle. J’ai même plutôt réagi complètement à l’inverse, tant j’ai reçu la nouvelle comme un coup de massue. Comme Caroline, j’ai traversé un questionnement existentiel :
Pourquoi moi ? Pourquoi aussi jeune ? Qu’avais-je fait pour mériter cela ? Étais-je responsable ? Quelles allaient en être les conséquences sur mon quotidien ? Allais-je guérir ou mourir ? Autant de questions auxquelles je n’ai pas toutes les réponses aujourd’hui, mais avec lesquelles j’ai dû apprendre à coexister. Comme j’ai dû, à la suite de mon opération chirurgicale, apprendre à vivre amputée de mon poumon droit.
Bien que j’ai dû vivre des moments extrêmement douloureux aussi bien physiquement que psychologiquement, j’apprends, encore aujourd’hui, à ne pas dramatiser cette expérience et à voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Même si le cancer m’a privée de beaucoup de choses, il m’a aussi apporté de nombreuses opportunités et m’a permis de faire des rencontres humaines extraordinaires.
Le spectacle de Caroline m’aura donné envie de plus encore pratiquer l’humour, l’auto-dérision, les jeux de mots, le décalage à ce sujet, autant dans ma vie personnelle que professionnelle, dans mon activité de directrice artistique spécialisée dans la santé et le bien-être.
Plus on est de fous… plus on rit !
Afin de soutenir Caroline à la date de sa première représentation parisienne, le 5 mai dernier, je suis allée la voir accompagnée d’un groupe de femmes rencontrées sur les réseaux sociaux. Pour la plupart, âgées de 30 à 55 ans, avec des histoires différentes mais semblables du cancer, que je connaissais déjà ou simplement de vue. Des femmes qui, comme Caroline, ont appris à rebondir face au cancer, et sont venues au spectacle pour en rire.
Pour chacune d’entre nous, la pièce de théâtre de Caroline a résonné à la fois de façon individuelle et collective. Rire à l’unisson, en étant toutes au même endroit et au même moment, indépendamment de notre état de santé à chacune, a été probablement l’un des souvenirs les plus marquants de cette soirée.
Rien que pour cela, je suis reconnaissante que le cancer me permette de vivre ce genre d’instants magiques, sans rire !
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