“Vous m’avez regardé, je ne ressemble à rien avec cette maladie”


Par : Vik
Il y a 10 mois
Les pathologies chroniques dans certains cas, engendrent des répercussions physiques plus ou moins visibles. Elles peuvent aussi impacter l'image de soi et la façon dont le patient se voit. Ces répercussions peuvent affecter tes relations aux autres et notamment dans les jeux de séduction. Justine, par exemple, 31 ans, est une de mes patientes. Elle est en cours de soins pour un cancer du sein.
Elle est célibataire et ne sort plus car elle est complexée à cause de sa perte des cheveux. Se regarder dans le miroir sans cheveux, est de l’ordre de l’insupportable pour elle. Elle me confie lors de notre premier entretien : « je n’ai pas de petit ami pour le moment et je pense que ça va durer un moment … ». Elle me dit en pleurant : « vous m’avez bien regardé ? Je ne ressemble à rien. Plus de cheveux, les yeux creux, ma peau n’est pas belle, je n’ai plus de muscles non plus, je ne ressemble à rien. J’ose à peine me regarder dans le miroir le matin (elle pleure) … Alors comment imaginer qu’un homme me trouve jolie et ait envie de sortir avec moi »…
Cet exemple n’est pas isolé, les pathologies telles que le cancer, la SEP, l’obésité, etc. peuvent avoir des répercussions sur l’image de soi. La perte des cheveux, la perte ou prise de poids importante, les cicatrices, la perte des poils et bien d’autres effets peuvent induire une situation de non-maîtrise sur la maladie. Cette perte de contrôle peut-être psychologiquement compliquée à gérer. De plus, cela touche l’estime et l’image de soi.
Comment plaire à quelqu’un, que ce soit ta ou ton partenaire ou un parfait.e inconnu.e, si tu ne te plais pas à toi-même ! De plus, le repli sur soi, l’isolement social avec l’évitement des autres n’est pas rare dans une telle situation. Cela rend compliqué la rencontre avec l’autre.
C’est pour cela que je te recommande, si tu te trouves dans la même situation que Justine, de ne pas hésiter à avoir recours à un suivi psychologique et un suivi sexologique.
Concernant le suivi avec un psychologue, c’est la première chose que je lui propose à la fin de notre première consultation, ce qu’elle accepte. Justine n’est pas la seule dans ce cas. Il est important avant de parler de sexualité à proprement dit, de travailler sur l’acceptation de ce corps qui a changé et sur l’appropriation de la maladie.
Mais comment reprendre le contrôle de son corps ?
Cela n’est pas toujours évident, c’est pour cela que je te recommande de te tourner vers les soins de support. C'est-à-dire des soins, non médicamenteux, qui peuvent être proposés en parallèle du traitement de base. Leur objectif numéro 1 c’est l’amélioration de la qualité de vie. Reprenons l’exemple de Justine, sa perte des cheveux, ces yeux creusés, sa peau qui lui apparaît comme modifiée, je lui recommande de se diriger vers la socio-esthétique afin d’apprendre à se mettre en valeur, à travers l’utilisation du maquillage par exemple. Elle parle également de sa musculature qui a diminué … pourquoi ne pas se diriger vers l’activité physique adaptée et des conseils diététiques afin de tenter d’améliorer la situation.
Il est important de redevenir, si cela te paraît envisageable, acteur.e de “ta santé” globale. Nous savons que cela peut-être difficile par soi-même c’est pour cela qu’il ne faut pas hésiter à consulter des professionnels. La première étape est de reconnaître les difficultés que tu éprouves et la seconde est de demander de l’aide.
Il ne faut pas hésiter … fais toi ce cadeau pour aller vers un mieux être.
Sébastien Landry
Psycho-Sexologue
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