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"On m'a annoncé une LLC à 28 ans" Coralie Pomelle, patiente.

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Vik Leucémie Lymphoïde Chronique aux côtés des patients

Par : Vik

Il y a environ 2 ans

"À 28 ans, on m’annonce que j’ai une leucémie lymphoïde chronique et que j’en suis au stade 2 et que j’ai déjà des ganglions enflés.  C’était en 2016 et cela faisait quatre mois que j’étais mariée. J’étais enceinte de mon deuxième enfant. Ça m’a détruite. 

On m’a expliqué que c’était une maladie extrêmement rare qui touchait principalement les patients de plus de 65 ans et les hommes. Les médecins étaient perplexes, ils préféraient que je sois prise en charge au centre d’hématologie en CHU car ils ne connaissaient pas la marche à suivre dans un tel cas, puisque j’étais enceinte de huit semaines et atteinte de la LLC. J’avais envie de comprendre ce qu’était exactement cette maladie pour pouvoir mieux la combattre. Mais les médecins n’ont pas su me répondre car c’était la première fois qu’ils se trouvaient dans ce cas. Donc je suis ressortie avec toutes mes questions. J’étais détruite. Je me suis renfermée dans ma grossesse et j’ai fait un déni de cette maladie. Pour moi, je n’étais pas malade. Mais le plus dur, c’était de ne pas être considérée comme une “personne normale”. Pour moi, je n’avais pas besoin de l’aide de mes proches, je pouvais avoir une grossesse comme toutes les autres femmes. Donc je refusais l’aide de mes proches, j’étais agressive et je suivais les traitements sans vraiment me rendre compte de l’importance qu’ils avaient. J’ai commencé la chimiothérapie après mon accouchement, puis il y a eu presque deux ans de rémission. Malheureusement, il a fallu une rechute pour que j’accepte ma maladie. J’ai compris que j’étais malade et que c’était important de me faire soigner.  Quand je l’ai appris, j’ai enfin craqué et j’ai pleuré devant mon mari et mes enfants. À cet instant, j’ai compris que je devais arrêter de la rejeter, c’est ce qui pouvait faire que ma maladie revienne aussi vite. Aujourd’hui je souhaite dire aux personnes qui traversent la même épreuve qu’il est important d’accepter l’aide qu’on nous propose pour accepter la maladie plus rapidement et réussir à mieux vivre avec. Le plus difficile maintenant, c’est de se dire qu’à 33 ans, il faut vivre au jour le jour."

Malgré la LLC, il était hors de question que j'avorte !

"Lorsqu’on m’a diagnostiqué la leucémie lymphoïde chronique, j’étais enceinte de mon deuxième enfant. Les médecins et mon entourage voulaient que j’avorte, même mon mari. Mais moi j’ai répondu que je préférais mourir plutôt que d’avorter. Je me suis écoutée. La seule personne qui est apte à dire oui ou non c’est soi-même : on le sent, on le sait. J’ai fait un déni, comme si la maladie n’existait pas et je me suis plongée dans ma grossesse. J’ai rejeté la maladie. Je voulais une grossesse normale, mais elle n’a pas du tout été normale puisque j’étais suivie en grossesse à risque. J’ai eu de nombreuses complications : j’avais des difficultés respiratoires, je faisais des échographies tous les mois car j’étais pleine de ganglions, j’avais des grosses douleurs et des contractions majorées. Les prises de sang étaient de moins en moins bonnes. J’ai accouché à 35 semaines par déclenchement car j’étais trop faible. Mais mon fils va bien.  Il m’a sauvé la vie. C’est grâce à cette grossesse qu’on a détecté ma maladie. Et il a été mon combat. À tel point qu’après l’accouchement, le retour à la réalité a été brutal. J’ai dû commencer ma chimiothérapie juste après mon accouchement. Et j’ai voulu que mon fils soit à mes côtés car il est ma force. Et je voulais aussi avoir ma fille et mon mari car c’est grâce à eux trois que j’ai mené ce combat.  

Aujourd’hui, quand j’évoque ma grossesse, je garde un très bon souvenir car j’avais occulté ma maladie. J’étais dans ma bulle. Mais pour mes proches, ça été sept mois et demi d’angoisse. Aujourd’hui, mon mari n’a pas de regrets. Il est très content. Mais il a eu la peur de sa vie." Coralie Pomelle, 33 ans.

Merci à Coralie Pomelle d'avoir partagé son histoire avec la communauté Vik pour aider celles et ceux qui passent aussi par cette épreuve. Son témoignage en aidera plus d'un(e).

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Courage ❤️

Vik

Propos recueillis par Rachel Notteau 

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