4 conseils pour une opération du cancer de l’ovaire en toute sécurité

Par : Vik
Il y a plus d’un an
Une enquête menée par Cash investigation en janvier dernier a révélé que les femmes qui se font opérer dans un établissement qui pratique moins de 10 opérations du cancer de l’ovaire par an augmentait leur mortalité de de 40% !
Alors comment bien choisir un établissement pour se faire opérer ? Quels sont tes droits en tant que patiente ?
Pour la journée mondiale de lutte contre le cancer de l’ovaire, je te partage les quatre conseils de Sylvie, patiente et membre de l’association de patients IMAGYN pour améliorer significativement les résultats de ton opération du cancer de l’ovaire.
1. Connaître tes droits
Avant toute chose, sache que tu as des droits et je t’invite à les connaître et les faire valoir ! Je sais qu’à l’annonce d’un diagnostic, on est sonné par ce qui nous tombe sur les épaules… Sur le moment, on n’entend pas tout, on retient peu de choses à cause de cet état de sidération. Mais que ce soit le jour de l’annonce, ou quand tu le décides, tu peux :
- Poser absolument toutes les questions que tu veux. Tu as le droit de savoir tout ce qui va se dérouler, il n’y a pas de questions bêtes et il est bien de prendre le temps de tout comprendre. Tu peux notamment demander des détails sur ton parcours thérapeutique. Au besoin note toutes les questions à l'avance.
- Demander une copie de ton dossier médical. Il te sera utile si tu souhaites prendre un rendez-vous dans un centre expert.
- Choisir ton centre de soin. Une spécificité du cancer de l’ovaire réside dans la première opération, celle-ci conditionne la suite : survie, durée de rémission, etc. C’est pourquoi il est important de choisir un centre de soin où se trouvent des médecins expérimentés sur le cancer de l’ovaire.
2. Trouver un établissement expérimenté dans le cancer de l’ovaire
C’est en répétant que l’on devient expert. Il faut savoir que les centres de soin qui pratiquent trop peu sont beaucoup moins performants et Le premier point à surveiller est le nombre d’opérations chirurgicales que pratique l’établissement de santé, tu peux trouver la liste des établissements autorisés ici.
Cette première opération dans le traitement du cancer de l’ovaire consiste à ouvrir l’abdomen et retirer les organes non essentiels touchés et susceptibles d’être atteints pour éviter la récidive, c’est la laparotomie. C’est un geste complexe mais obligatoire, il faut retirer toute trace visible du cancer.
Ce sont les praticiens qui pratiquent le plus souvent qui sont les plus experts. Le nombre d'opérations que pratiquent les médecins est directement corrélé avec les chances de réussite du parcours thérapeutique. En effet, dans les centres de soin qui pratiquent moins de dix laparotomies dans le cancer de l’ovaire, les risques de récidive sont accrus de 40 % (Assurance Maladie). Une enquête de Cash Investigation a révélé que 80 % des établissements pratiquent insuffisamment ces opérations pour offrir des soins corrects. Les autorités de santé demandent aux établissements de santé de pratiquer au moins vingt opérations par an pour devenir experts et augmenter fortement les chances de survie des patientes.
Pour changer de centre de soin, il te suffit de te munir de ton dossier médical et de prendre un rendez-vous.
3. Connaître le protocole et s’assurer que le médecin le suive scrupuleusement
Pour commencer, il faut être certain du diagnostic du cancer de l’ovaire, ce n’est pas ton rôle bien sûr, mais celui du médecin. Pour cela, il va observer et analyser le cancer. Un protocole rigoureux demande de vérifier la présence du cancer et de le caractériser, grâce à une échographie, une IRM ou un scanner et une biopsie (un prélèvement d’un morceau de maladie). Tu peux demander à ton médecin comment il compte procéder.
Ensuite, une réunion pluridisciplinaire a lieu entre des médecins de différentes spécialités qui décident du meilleur parcours de soins, en fonction des analyses précédentes et de l’étendue de la maladie. Le cancer de l’ovaire peut très vite toucher d’autres organes, les compétences nécessaires dépassent bien souvent la gynécologie.
À partir de là, deux parcours principaux sont envisageables :
- Soit on entame par une chirurgie (la laparotomie) pour enlever les traces visibles du cancer, suivie d’une chimiothérapie.
- Soit on commence par une chimiothérapie pour réduire la taille du cancer (en cas d’état de la patiente trop faible pour supporter une opération plus lourde), puis on procède à l’opération, pour reprendre une chimiothérapie par la suite.
Aujourd’hui, ce protocole n’est que trop rarement suivi. On voit régulièrement des médecins qui décident et opèrent seuls, sans prendre en compte l’avis d’autres spécialistes des organes de l’abdomen. Alors il y a un risque accru de récidive, sur un autre organe comme l’intestin par exemple. Surtout, n’hésite pas à poser des questions à ton médecin pour savoir s’il suit ce protocole. Et si tu as un doute, tu as le droit d’aller ailleurs.
4. Exiger des réponses aux questions
Sylvie, patiente et membre de l’association Imagyn, résume : “les patientes qui s’en sortent le mieux sont les emmerdeuses”. Il est très important de poser des questions, chercher l’information, exiger des réponses. “Les médecins compétents expliquent des choses complexes avec des mots simples”.
Tu peux te rendre à tes rendez-vous munie d’un carnet rempli de questions, et y noter les réponses. Tu as le droit d’être pénible, c’est même un prérequis pour mieux guérir ! Et si tu as le sentiment que tu ne peux pas avoir confiance, tu as le droit de voir ailleurs pour un autre avis médical.
Enfin, n’hésite pas à te rapprocher des associations de patients comme Imagyn ou de mon app Vik Ovaire, pour trouver de l’information de confiance et devenir actrice de ton parcours de soin.
En espérant t’avoir aidée,
Avec tout mon amour,
Vik
Sources :
- Assurance Maladie
- Imagyn
- Sylvie, patiente experte et membre active de Imagyn.
- *France Info, Cash Investigation
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