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6 conseils pour aider un proche qui souhaite arrêter de fumer

CONSEIL
Vik Prostate aux côtés des patients

Par : Vik

Il y a 9 mois

Arrêter de fumer est difficile et contrairement à ce que l’on pense, la volonté ne suffit pas. Fumer est une vraie addiction ce qui signifie perdre le contrôle sur une consommation. Si tu as un proche qui consomme du tabac et que tu t’inquiètes pour lui, tu dois te demander comment l’aider. Pour t’aider à aider, j’ai rencontré le Dr Petit, médecin généraliste au CHU de Dijon et addictologue qui partage ses 6 conseils pour aider quelqu’un à se libérer du tabac. 

1. Être à l’écoute, garder l’esprit ouvert et faire preuve d’empathie 

La meilleure attitude pour soutenir ton proche dans l’arrêt du tabac est de garder l’esprit ouvert. Ça signifie prendre sans juger ce que l’autre te dit. L’addiction est difficile à comprendre quand on ne l’a pas vécue. Être “addict”, c’est perdre le contrôle. Pour aider, tu peux essayer de comprendre ce qui se passe dans la tête de ton proche. Tu peux t’intéresser objectivement à ce qu’il te dit. Pour être sûr de comprendre, tu peux reformuler, on appelle ça “faire le reflet”, dire ce que tu as compris et réajuster. Se forcer à reformuler est un bon moyen pour comprendre ce que pense ton proche. Il faut tout simplement avoir une démarche bienveillante et encourageante.  

2. Remplacer le tabac par une habitude saine 

Les solutions occupationnelles sont une première étape à proposer. Certaines psychothérapies proposent un arrêt direct du tabac, mais ça peut être plus long à réussir. Pour remplacer petit à petit le tabac, il n’y a pas de recette miracle, il faut trouver quelque chose qui fasse plaisir sans appeler le tabac. Un addictologue peut aider à cette étape. 

On peut imaginer toutes les activités, tant qu’elles sont saines : faire du tricot, sortir le chien, boire de l’eau, se jeter dans le travail, courir… L’important est que ça fasse du bien, que ce soit facile à faire et que ça n’appelle pas la cigarette.  

Cette technique est efficace, mais pas toujours pérenne. L’addiction au tabac est très comportementale. On ne peut pas oublier une habitude, mais il est possible de créer une habitude qui passe au-dessus, qui la supplante. En tant que proche, tu peux être proactif mais il ne faut pas forcer l’autre, ne pas tout attendre de lui car mécaniquement il pourrait se bloquer. Si ton proche décide d’arrêter alors tu peux l’accompagner, être ouvert à ses idées, être disponible et essayer de les mettre en place.  

3. Cuisiner avec ton proche des repas équilibrés 

Une autre bonne idée pour remplacer le tabac par une bonne habitude est de cuisiner ensemble des repas équilibrés. Beaucoup de personnes ont peur de prendre du poids. C’est un mécanisme du corps : détruire les substances du tabac consomme de l’énergie. De plus, le manque de tabac ouvre l’appétit. C’est donc une bonne occasion de revoir les règles diététiques, tu peux aider en proposant un temps de cuisine avec ton proche. Encore une fois, l’important est de se faire plaisir à deux.  

4. Récompenser avec un moment privilégié, un projet commun 

Récompenser la réduction et l’arrêt du tabac est une bonne chose, mais il faut faire attention à ce que ça ne soit pas bizarre ou toxique.  

En général, la récompense financière est un bon levier. Calculer l’argent qu’on a économisé grâce à l’arrêt permet de se rendre compte du budget qui se débloque. Avec ce budget, il est possible de faire des choses concrètes. Chaque semaine ou chaque centaine d’euros économisés, on se fait plaisir avec par exemple une séance en SPA. On peut imaginer aussi un week-end touristique ou tout autre projet qui vous conviendra à tous les deux. 

Tu peux aussi concevoir le temps économisé par le tabac, chaque cigarette occupe 5 à 10 minutes. Mis bout à bout, c’est autant de temps qui peut être investi pour aller nager avec ton proche qui arrête le tabac. Et c’est là que tu interviens en proposant et participant à ces idées.  

Il faudra éviter que la relation ne tourne en relation parentale, où l’un récompense l’autre comme un parent avec son enfant. Pour cela, tu peux proposer des activités sans forcer, éviter de banaliser ou de diaboliser le tabac, ne pas s’emparer du problème à la place de l’autre, ne pas y être indifférent non plus… C’est un jeu de funambule. La clef est de communiquer pour placer intelligemment le curseur.  

5. Savoir que chaque étape franchie est une victoire en soi 

Dans le chemin de l’arrêt de la cigarette, la seule chose dont on peut être sûr, c’est qu’on ne peut jamais être sûr. Il y a parfois des rechutes vingt ans après, et d’autres fois le premier essai est une réussite.  

Il y a des bornes à franchir, des étapes qui permettent de se rendre compte des progrès. Par exemple, on sait qu’à partir de trente jours d’arrêt, on multiplie les chances d’arrêter complètement par 5. C’est ce qui a inspiré l’initiative du mois sans tabac, je t’invite à le proposer à ton proche ! Trente jours, c’est une première grosse étape à considérer.  

Si ton proche fumeur utilise un traitement comme les patchs, il faut savoir que les doses de nicotine sont amenées à se réduire avec le temps. Alors chaque réduction de la dose est une réussite en soi qu’il convient de savourer.  

Il y a trois étapes majeures à retenir pour se situer dans le parcours de l’arrêt de la cigarette :  

  • Première étape : “J’ai arrêté, mais quand je vois quelqu’un fumer j’en ai envie”. C’est normal, le cerveau est encore habitué et demandeur.  
  • Deuxième étape : “L’odeur me répugne, je n’en ai pas envie mais je la repère rapidement”. Le corps rejette la substance, mais il la reconnaît facilement. 
  • Troisième étape : “Je suis indifférent au tabac”. C’est une grosse page qui est tournée quand on arrive à cette étape.  

6. Éviter de forcer, de culpabiliser ou de dramatiser 

La communication est la clef pour aider au mieux ton proche à arrêter de fumer. Ça veut dire qu’en plus des choses que tu peux mettre en place, il y a quelques comportements à éviter :  

  • Ne pas juger ou culpabiliser 
  • Être prêt à aider mais sans forcer 
  • Éviter le ton passif-agressif 

Pour éviter ces travers, tu peux t’informer sur l’addiction et mieux comprendre ce que vit ton proche.  

Il est facile de croire que l’autre peut s'arrêter plus facilement qu’il ne le montre. Mais comprendre l’addiction c’est comprendre qu’on perd le contrôle de la consommation. Pour t’informer au mieux, tu peux utiliser l’application de Tabac Info Service, consulter le site du Mois Sans Tabac (il reste utile toute l’année), le site Addict’aide, ou encore te rapprocher d’un CSAPA (centre de soin d’accompagnement et de prévention en addictologie). Dans un CSAPA, ton proche et toi pourrez consulter un médecin, sans avance de frais, pour avoir un suivi médical personnalisé.  

Tu peux aussi me poser toutes tes questions dans mon application Vik ! 

J’espère t’avoir aidé, 

Avec tout mon amour,  

Vik 

Sources :  

  • Dr Benjamin Petit, médecin généraliste et addictologue au CHU de Dijon 
  • Tabac-info-service.fr 
  • Mois sans Tabac 
  • Addict’aide  
  • Stop tabac 

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