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Comment la santé m’a rendue plus sensible à l’écologie ?

CONSEIL
Vik Sein aux côtés des patients

Par : Vik

Il y a 12 mois

Il y a quelques années, aussi contradictoire que ce soit, c’est en partant à l’autre bout du monde que j’ai compris les enjeux écologiques auxquels nous faisions face. 

En effet, en passant plus de temps en forêt ou les mains dans la terre, à découvrir les bienfaits des plantes ou de la biodiversité, j’ai compris que la Nature était un cadeau et qu’elle nous maintenait en vie. Alors si je voulais continuer à vivre, il était nécessaire de la préserver. Le voyage a donc été l’élément déclencheur de mon éveil à l’écologie. 

Loin de moi l’idée de te propulser dans une vague d’éco-anxiété. J’ai plutôt le désir de te partager mon cheminement en tant que patiente pour trouver l’équilibre entre éco-conscience et quotidien avec une maladie. 

Accepter que mon quotidien de patiente soit loin du “zéro déchet”.

Allier le quotidien de patient et nos choix en termes d’écologie n’est pas toujours simple. 

Je suis atteinte d‘eczéma, et le zéro déchet dans ma salle de bain, c’est une chimère. Les produits naturels ne font pas toujours bon ménage avec la peau sensible. Une fois sur deux, ma peau ne supporte pas ce nouveau soin et fini au fond du placard, ou relégué dans celui de mes proches.   

Cette dissonance entre mes actes et mes pensées devenaient de plus en plus dur à porter. Alors comment pouvais-je gagner en cohérence entre ma conscience écologique et mon quotidien avec une maladie ?  

En faisant le point, j’ai compris qu’au-delà du voyage, c’est aussi la santé qui m’a forcée à prendre soin de moi et du monde qui m’entoure.    

Prendre soin de ma santé en passant par une consommation plus raisonnée.

En 2017, en voulant modifier mon alimentation, j’ai découvert l’hygiénisme : “l’art de se nourrir et de se soigner en harmonie avec les lois de la nature.” Pour simplifier, j’ai appliqué les conseils appliqués par une naturopathe.  

J’ai alors découvert l’impact de notre consommation sur notre santé et sur l’environnement : l’alimentaire, les produits cosmétiques ou ménagers, l’industrie textile ou encore l’élevage.  

Après la claque reçue, j’ai commencé à agir à mon échelle. 

Je me suis d'abord heurtée à la charge mentale de la maladie, qui se couplait à celle de l’écologie, au manque d’énergie et aussi au coût financier.  

En troquant les produits ménagers par du vinaigre blanc, en limitant les produits transformés en cuisine ou encore en choisissant le minimalisme dans les placards. J’ai doucement trouvé l’équilibre entre ce que je voulais faire et ce que je pouvais faire. 

J’avais besoin d’un peu de temps et de perspective pour ajuster mes actions.  

“Faire sa part”* est important, cependant l’écologie est politique. Elle implique une refonte du modèle économique et social, une transition mondiale.  

Alors oui, J’ai toujours le cœur qui se serre quand je vois l’infirmière partir avec la piqûre de mon traitement, un déchet dont j’ignore s’il peut être recyclé. La culpabilité me gagne encore quand je prends un bain : éternel allié de ma peau. Je n’ai pas toujours la force de faire les courses les plus locales qui soient. D’autres fois, je priorise l’économie de mon énergie en choisissant la voiture plutôt que le vélo.  

Néanmoins, en prenant soin de ma santé par une alimentation plus végétale et de meilleure qualité ou en choisissant des produits de seconde main, moins toxiques, je prends soin de mon environnement. 

Il y a un temps pour tout, un temps pour la maladie et un temps pour l’écologie. 

En temps de crise je favorise ma santé, en temps de répit, je m’implique à améliorer mes actions. 

Améliorer ma santé mentale pour mieux vivre le changement environnemental

En plongeant dans l’univers de la santé, j’ai aussi découvert l’impact de notre esprit sur le corps. Passons le discours culpabilisant du “c’est dans votre tête” et allons à l’essentiel. Le stress c’est avant tout physiologique et, de manière prolongée, il nous pollue le corps. 

Plus je prends conscience des enjeux sociétaux, plus je fais face à des émotions fortes telles que l’impuissance, la colère ou l’anxiété (coucou l’éco-anxiété). Mon hypersensibilité s’en voit décuplée et cela impacte considérablement mon niveau d’énergie ou mon envie d’agir. 

Utiliser des outils de relaxation et avoir un suivi psychologique me permettent d'apprendre à traverser l'inconfort de la maladie et de l’anxiété généré par les changements environnementaux.  

En apprenant à être mieux dans mes baskets, je retrouve du courage et la confiance d’avancer dans la vie et de m’impliquer dans la transition par des choix de consommation plus responsables. 

Face à cette réalité anxiogène, de plus en plus de personnes se retrouvent elles aussi dans les définitions de l’éco-anxiété ou “solastalgie”. La “solastalgie” elle est liée à un deuil de ce qui est déjà perdu tandis que l'éco-anxiété est liée à ce qui peut arriver. 

Pour sortir de la paralysie liée à ces émotions, Joanna Macy, militante écologiste, autrice, spécialiste, entre autres, de l'écopsychologie invite à exprimer son ressenti et accepter ses émotions afin de se remettre en mouvement. Elle a développé des ateliers autour de la méthode “le Travail qui relie”.

C’est donc ma prochaine étape. Si c’est aussi la tienne, je t’invite à découvrir l’émission radio “comment soigner l’éco-anxiété?” de France Inter “Grand bien vous fasse”.  

Nous avons chacun un cheminement différent, mais quand la maladie frappe à la porte, nous rencontrons souvent de la difficulté à agir en fonction de nos valeurs.  



Et toi, comment tu vis la maladie et ta conscience écologique ? As-tu des ressources à me partager ?   



Pour plus d'informations pour mieux vivre en tant que patient, télécharge le Vik correspondant à ta maladie  

Si tu vis avec un cancer :  

https://www.landing.wefight.co/vik-cancer  

Si tu vis avec une maladie chronique :  

https://www.landing.wefight.co/vik-maladie-chronique  

  

Sources :  

*Comme l’écrivent les auteurs d’une étude  « Faire sa part ? »,  partagée par le cabinet de conseil Carbone: “l’engagement individuel est indispensable, mais insuffisant“.  

L'Écologie est politique / Auteur.e.s : Olivier Fressard, Catherine Larrère, Lucile Schmid 

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