Le sentiment d’impuissance dans la maladie

Par : Vik
Il y a environ 1 an
Le sentiment d’impuissance est un compagnon amer que les malades chroniques connaissent bien. Cela vaut pour le cancer, mais aussi pour un tas d’autres maladies comme le psoriasis, la sclérose en plaques, la BPCO… Le sentiment d'impuissance est directement lié au constat que nous faisons de notre incapacité à agir des événements qui surviennent dans notre réalité. En l’occurrence : le diagnostic, les traitements, et ce chemin parfois semé d’embûches qu’est le parcours de soins.
Ce qu’il est important de savoir, c’est que ce sentiment d’impuissance est intimement lié au sentiment de perte de contrôle. Et dans la maladie chronique il se traduit souvent par un ressenti de frustration, de colère, ou encore par des angoisses. Comme nous le fait comprendre le philosophe Frédéric Lenoir, c’est toujours lorsque nous refusons de lâcher prise sur quelque chose qui est hors de notre contrôle que nous nous sentons impuissants. Et pourtant ! Travailler à « lâcher-prise », c’est un vrai travail, et c’est aussi « agir ». C’est cesser de croire que l’on peut attraper quelque chose qui nous file en permanence entre les doigts, comme de l’eau avec une passoire.
Nous n’avons que très très rarement le contrôle sur les événements, en réalité. Savoir distinguer ce qui est en notre pouvoir de ce qui sort de notre champ d’action peut constituer un acte bien plus puissant que de continuer à s’agripper à une illusion de contrôle. C’est précisément là qu’est la clé. L’illusion de contrôle est un mécanisme bien connu en psychologie depuis les recherches de la psychologue Ellen Langer dans les années 90. Il s’agit de la tendance que nous avons tous à surestimer l’influence que nous avons sur les événements. Par exemple, il vous est peut-être déjà arrivé, un jour où vous étiez pressé, d’appuyer plusieurs fois frénétiquement sur le bouton d’appel d’un ascenseur, comme pour le faire arriver plus vite.
Vous savez bien au fond de vous que cela ne changera rien, et pourtant vous le faites quand même : c’est précisément de l’illusion de contrôle. Un geste, une action qui va dans le sens de ce que vous désirez, mais qui n’aura aucune autre incidence sur votre vie que vous coûtez beaucoup d’énergie. Or, de l’énergie vous en aurez sûrement besoin pour vous soigner.
Pas de panique !
On peut travailler à sortir de cette illusion de contrôle de différentes manières :
- Il existe certaines personnes et certaines activités qui peuvent nous apprendre à cohabiter avec ces choses qui vous échappent. En fait, il s’agit d’apprendre à récupérer une forme véritable de contrôle en laissant une autre, illusoire : apprendre à contrôler ce qu’on peut contrôler, c’est à dire nos pensées, plutôt que les événements et les Autres.
Certains professionnels paramédicaux comme les psychologues, ou encore les sophrologues, peuvent vous apprendre à rendre possible ce qui aujourd’hui vous semble impossible. Car si le contrôle est une illusion, cela signifie que l’impuissance en est une elle aussi. Les professionnels de la méditation peuvent aussi vous apprendre à développer des ressources psychologiques que vous n’auriez peut-être pas imaginé.
- De même vous pouvez vous exercer seul à « prendre conscience » de ces choses, lorsqu’un petit ou grand événement vous arrive. Posez-vous cette simple question :
« Est-ce que je peux y faire quelque chose ou pas ?»
Il n’est pas certain que vous trouviez toujours une réponse à cette question, mais vous comprendrez bientôt comme il est très souvent utile pour vous de vous la poser quand même. Ce qui compte, ça n’est pas les réponses, mais les questions qu’on se pose, qui nous emmènent sur un chemin plutôt qu’un autre. Ça fait partie du travail. Car à force de vous poser cette question, votre cerveau va se calibrer de plus en plus sur une nouvelle façon pour vous d’éviter de vous crisper sur des choses qui vous échappent, et de dépenser de l’énergie pour rien.
C’est à vous ! Quelles sont les questions sans réponses qui vous donnent des ailes plutôt que celles qui vous plombent ?
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